Hommage à Jean REVERTEGAT
SALUT L'AMI JEANNOT, TEMOIN DU SPORT DEPUIS PRESQU’UN SIECLE
Il aurait eu 90 ans, le 21 février prochain, mais il ne s’est pas remis d’une bien fâcheuse rencontre avec la COVID.
Ce " touche à tout " du sport avait un premier mérite, c’est celui d’avoir régalé la population de LA SEYNE de pâtes et
autres raviolis, gnocchis, etc.. qu’il confectionnait avec amour au magasin du cours Louis BLANC, avant que son
épouse Juliette n’en assure la vente.
Dès son passage à l’école MARTINI, il avait senti l’appel du sport. Il n’hésitait pas à s’échapper de la fabrique pour
prendre le chemin du stade de la Canourgue pour s’essayer à la pratique de l’athlétisme et notamment du lancer du
poids.
A cette époque, il n’était pas rare de voir des sportifs pratiquer deux disciplines dans l’année. Les recruteurs de
l’USSFCM, MANAVELLA et Aimé SIAS, à la recherche de grands costauds lui firent connaître le chemin du stade de la
Muraillette et lui proposèrent une licence de ballon ovale pour œuvrer dans le pack rouge et bleu, aux côtés des
PORTA, BELUTINI, MASISKA, ALBRAN, TEPLY, SAMBARINO….
Fidèle à son caractère, ce fut un deuxième ligne de devoir, dur au mal, respecté et aimé de tous ses coéquipiers. Il y a
même acquis le surnom de « FOFA » qui est un diminutif " méditerrannéo-seynois" de " forward ", désignation d’outre
manche de la place qu’il tenait en mêlée, sous le maillot rouge et bleu. De temps en temps, il effectuait, par le biais
d’une "double licence" tolérée à cette époque, en compagnie d’Eugène PORTA, quelques petites piges au RCT. Mais la
fabrique de pâtes, Papa REVERTEGAT en tête, ne lui en laissèrent guère le loisir et il dut décliner cette flatteuse
proposition qui l'appelait vers l'autre côté de la rade.
Qu’à cela ne tienne, à la période estivale, il y avait l’athlétisme et le lancer de poids.
Il était de la fête, en 1952, aux côtés de Jeannot PASSAGLIA, l’adjoint aux sports de l’époque, lors des championnats
de France FSGT, sur la piste de La Canourgue rénovée après les bombardements.
Il fut, hélas, le témoin de l’accident qui a coûté la vie à Antoine SCAGLIA, en 1956.
Accompagnant Armand SAUVAT, il assuma, dans cette période difficile, le secrétariat de la section athlétisme jusqu’à la
fin des années soixante, période de ses meilleures performances toujours au poids. Dans le même temps, il drainait
des rugbymen, joyeux drilles s’ils en étaient, vers l’athlétisme, dont le fleuron s’appelait André BONNAUD, hélas trop tôt
disparu, accompagné des frères COZZONE, PAOLINO et tant d’autres. Il prépara, ainsi, avec l’aide de Louis SILLARD,
le transfert de l’athlétisme de l’AS CNIM vers le Club Sportif Municipal.
Ensuite, ses obligations professionnelles l’ont plus ou moins éloigné des stades, même si de temps à autre, il
s’échappait de la fabrique pour assister à un grand prix de formule un, étant lui-même grand amateur de belles
bagnoles.
Mais le rugby n’était pas loin, il allait aussi très régulièrement en famille à Mayol supporter le RCT, mais aussi le Club
de La Seyne à la Muraillette ou à Léry. A la retraite, il avait adhéré aux « boumians » association des anciens rugbymen
seynois.
Dès qu’il a fait valoir ses droits à la retraite, il a repris le chemin du stade SCAGLIA pour entraîner les jeunes d’un club
qui avait pris une belle ampleur avec l’arrivée d’une piste en synthétique, qui a suscité un bel engouement auprès des
sportifs seynois.
Que ce soit au Rugby ou à l’athlétisme, Jeannot était apprécié autant pour sa bonhommie que pour sa faconde. Il avait
toujours une anecdote en réserve pour pimenter le débat. C’était un « pince sans rire » mais aussi un homme de
culture en œuvrant au sein de l’amicale des anciens élèves de l’école Martini.
Jeannot, bien jeune à l’arrivée du dernier conflit mondial, a partagé tout de même, la bien difficile traversée qu’en ont
fait tous les seynois. Son parcours professionnel et sportif en a fait un acteur important du renouveau de la Ville dans
« les 30 glorieuses », notamment dans le domaine du sport. Ceux qui vivent sur le marché de LA SEYNE ainsi que les
rugbymen et athlètes savent bien ce que Jeannot et tous ceux de l’après guerre ont pu apporter à notre ville.